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Les vies du Viaduc des Arts, quand Paris se réinvente

Mars 2022 1-129 avenue Daumesnil

Les vies du Viaduc des Arts, quand Paris se réinvente

Le viaduc est un ouvrage d’art. Avant de lui rendre hommage en accueillant les artisans qui font le prestige de la France en matière d’Artisanat d’Art, le Viaduc portait un autre nom et supportait une ligne de train.

Un viaduc pour relier la capitale

Le Viaduc des Arts avant de transporter l’imaginaire des promeneurs, transportait des passagers qui traversaient Paris depuis l’est. Il portait alors un autre nom et s’appelait le viaduc de Bastille. Ce viaduc long d’un kilomètre et demi était alors un pont ferroviaire. Cet ouvrage d’art réalisé par Émile Vuigner et Albert Bassompierre-Sewrin a été édifié dans l’est de Paris en 1859, date de son inauguration. Cet ouvrage permettait à des millions de personnes de rejoindre la capitale depuis la banlieue est.
À l’époque, il permettait à la ligne de Vincennes de relier l’ancienne gare de Bastille, (détruite en 1984 avant la construction de l’Opéra Bastille), à celle de La Varenne à Saint-Maur-des-Fossés dans le Val de Marne. Ainsi la ligne de chemin de fer Paris/Bastille-Varenne fonctionnait comme une artère de circulation des habitants parisiens et banlieusards ; avant que le poétique viaduc laisse place au prosaïque RER A, dans les années 70.

Un viaduc pour découvrir la capitale et ses artisans d’art

C’est au début des années 80 que le viaduc de Bastille renaît et de belle manière en devenant l’écrin des métiers d’art de la Ville de Paris. Dix ans ont été nécessaires pour réhabiliter l’ouvrage, le transformer, le magnifier et lui dédier de nouvelles fonctions. L’architecte Patrick Berger a ainsi œuvré pour forger un nouveau destin à ce cheminement emblématique de Paris.
Ainsi en 1986, la mairie de Paris décide de racheter l’ouvrage d’art laissé en déshérence, et de lancer un projet de réhabilitation. De voie de passage, le viaduc deviendra un lieu de vie. L’ancienne voie de chemin de fer est aménagée en promenade plantée, tandis que la partie inférieure du pont, formée de voûtes en briques roses et pierres de taille, est restaurée. Patrick Berger clôt chacune des voûtes par de grandes verrières : les soubassements du pont vont pouvoir abriter dorénavant des ateliers, vitrines ouvertes sur le monde de l’artisanat, des métiers d’art et du design.

D’un rôle fonctionnel à un poumon artistique parisien

À ses origines, le Viaduc de Bastille anonymement et sans qu’on y prête un regard servait l’urbanisme de Paris. La mue opérée plus d’un siècle plus tard, transforme ce chemin, ce parcours en tout autre chose aux yeux des Parisiens. En changeant de peau, de nom, de fonction, le Viaduc de Bastille devenu Viaduc des Arts se veut chemin créatif, artistique qui charme par les jardins qu’il porte sur son dos, qui séduit par les artisans qu’il loge en son sein. Le processus de réhabilitation du Viaduc des Arts et de son quartier représente alors le potentiel de renouvellement urbain. Le Viaduc des Arts est devenu une solution esthétique pour un espace, un ouvrage apparemment obsolète datant de la période d’industrialisation parisienne.

Quelle mue ! Quelle vie d’ouvrage d’art ! Quelle réinvention que celle de cet axe ferroviaire devenu figure de l’artisanat parisien ! Chaque voûte est un lieu d’expression d’un savoir-faire d’excellence mais aussi un atelier de production, de présentation et de vente. Et de fonctionnel, le viaduc est devenu consubstantiel à l’esthétique parisienne ; quel destin !

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