La Maison Tassin a emménagé au Viaduc des arts

Mai 2025 111 avenue Daumesnil, Paris 12

Réputée pour ses cuirs d’ameublement-décoration et son atelier de gainerie d’art, la Maison Tassin a quitté ses locaux historiques du 11e arrondissement pour rejoindre d’autres grands noms parisiens des métiers d’art, au Viaduc des arts. La petite entreprise fondée en 1905 occupe désormais la voûte n°111 de l’avenue Daumesnil.

Ancien de la Cour de l’Ours

Ce déménagement marque un sacré changement dans la longue histoire de la Maison Tassin. Depuis toujours ou presque, c’était depuis ses ateliers du 95 de la rue du Faubourg-Saint-Antoine que Tassin travaillait.

Parmi ses impressionnants clients, on retrouve aussi bien de grandes marques de luxe (Lamborghini, Yves Saint-Laurent, Ferrari...) que des lieux exceptionnels (musée du Louvre, Palais du Sénat, ministère des affaires étrangères au Quai d’Orsay...) et les plus grands décorateurs d’intérieur, designers et architectes (Jean Nouvel, Philippe Starck, Jacques Garcia...).

Là, dans ce que les Parisiens appellent communément la Cour de l’Ours en référence au bas-relief en forme d’ours qui surplombe sa façade d’entrée, les artisans d’art de Tassin ont travaillé le cuir pendant des décennies. Aménagement sur mobilier, dessus de bureaux, intérieurs de bibliothèques, habillage mural en cuir de Cordoue... Les savoir-faire de la Maison Tassin ont toujours été multiples.

A l’époque, le Faubourg-Saint-Antoine faisait office de référence dans le monde de l’artisanat d’art parisien. Le quartier accueillait un grand nombre d’artisans maroquiniers, ébénistes ou encore menuisiers, faisant du Faubourg-Saint-Antoine un haut-lieu de ces métiers d’exception.   

À sa place, au Viaduc des arts

En rejoignant le Viaduc des arts, la Maison Tassin perpétue cette tradition. « Ici, nous nous sentons à notre place, confirme Julien Gurhem, nouveau président depuis la reprise de l’entreprise par le Groupe Ateliers de France, en juin 2024. Nos concurrents sont juste à côté, tout comme d’autres corps de métiers de l’artisanat et des métiers de niche, comme nous. On a l’impression de faire partie d’un tout. »

Pour Julien Gurhem, le Viaduc des arts est l’équivalent français de ce que certaines villes comme Londres et New York ont imaginé. « Là-bas, il existe des lieux dans lesquels plein d’entreprises issus de divers corps de métiers sont réunies au même endroit. Si bien qu’un décorateur d’intérieur n’a pas besoin de prendre sa voiture pour trouver un tapissier, un peaussier, un encadreur... Au Viaduc des arts, c’est un peu pareil. Tous ces métiers de niche sont réunis dans un même quartier. »

Le cuir de Cordoue, un savoir-faire ancestral

La Maison Tassin se démarque par un savoir-faire centenaire. Via son activité de peaussier, qui représente environ 20 % de son chiffre d’affaires, Tassin s’est imposé comme l’un des leaders européens de la distribution de cuirs dans les secteurs de l’ameublement-décoration, de la marine, de l’automobile et de l’aéronautique.

Mais c’est surtout son activité de gainier d’art et doreur sur cuir qui a contribué à sa renommée internationale. Reconnue « Entreprise du Patrimoine Vivant » depuis 2007, la Maison Tassin dispose d’une imposante collection de plaques à gaufrer, roulettes, fleurons et poinçons qui lui permet d’habiller les cuirs de frises, reliures, armoiries et initiales sur-mesure. Et ainsi de restaurer d’anciens objets ou d’en concevoir de nouveaux, au rendu unique, sublimé par la feuille d’or.

« L’une de nos spécialités, c’est le cuir de Cordoue », ajoute Julien Gurhem. Ce cuir gaufré et peint à la main avant patine, est le fruit d’une technique très ancienne, remontant au 14e siècle. « Nous sommes aujourd’hui très peu à la maîtriser », précise-t-il.

Sélectionné avec soin, le cuir est humidifié, puis gaufré dans une presse entre une plaque et une contre-plaque. « Tassin dispose d’une vaste collection de plaques de bronze aux dessins traditionnels – dont des plaques du 18e siècle aux motifs Henri II – que nos graphistes enrichissent par la création de décors contemporains », continue Julien Gurhem.

Après séchage, les gainiers apposent ensuite une première teinte de fond (or, argent ou translucide comme du vitrail). Le cuir de Cordoue est ensuite peint à la main (monochromie, bichromie ou polychromie) avant patine. De sorte que chaque pièce est unique. Raison pour laquelle le cuir de Cordoue est particulièrement apprécié pour habiller les murs de lieux prestigieux ou des objets de grande valeur (coffrets, écrins, etc.).

Maison Tassin
111 avenue Daumesnil, Paris 12
tassin-cuir.com/fr
© Photo : Nicolas Scordia

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